Quel contrat choisir ? Quand prendre et quand passer ?
Pour savoir s’il convient ou non de prendre un contrat, il faut savoir évaluer une main.
Cette évaluation se fait sur la base de quatre critères :
- Le nombre de bouts.
- Le nombre et la qualité des atouts.
- La présence d’honneurs.
- La distribution.
Quel contrat choisir ?
Les 4 points mentionnés ci-dessus vont être étudiés dans l’ordre. Pour en faciliter la compréhension, voici une attribution d’un certain nombre de points fictifs à ces différents aspects d’une main.
Le total de ces points fictifs constitue la force de cette main. Force qui permet de décider s’il convient ou non de prendre un contrat et si oui, quel contrat :
— 40 pts : Prise
— 56 pts : Garde
— 71 pts : Garde sans le chien
— 81 pts : Garde contre le chien
1. Le nombre de bouts
Les trois bouts sont le 21, le Petit et l’Excuse. La décision de s’engager sur un contrat dépend avant tout de la possession de ces oudlers. La quantité de points à réaliser pour gagner variant sensiblement en fonction du nombre de bouts possédé en fin de donne.
Voici le nombre de points attribué à chacun de ces oudlers pour l’évaluation d’une main et la raison d’être de ces chiffres :
- Le 21 est un atout maître : il permet toujours de réaliser une levée valant au moins 6 points. En tant que bout, il permet en outre de réduire le total de points à réaliser par le preneur. Il vaut donc plus que les 6 points qu’il représente. On lui attribue une valeur de 10.
- Le Petit est le moins sûr des trois bouts. S’il permet souvent comme le 21 de réaliser au moins 6 points, il peut aussi être capturé par l’adversaire.
>> Sa valeur dépend donc du nombre d’atouts qui le protègent. Plus le Petit est long, plus sa valeur se rapproche de celle du 21. Plus le Petit est court, plus sa valeur tend vers zéro, car il est en danger d’être capturé. On se rappelle que le nombre d’oudlers pris en compte pour le calcul des points à réaliser est le nombre d’oudlers à la fin et non au début du coup. Posséder le Petit en début de coup et se le faire capturer équivaut donc à ne jamais avoir eu le Petit.
On attribue une valeur de 8 au Petit lorsqu’il est au moins 7e,
Une valeur de 7 s’il est sixième et
Une valeur de 6 s’il est 5e seulement.
Lorsqu’il est accompagné de moins de 4 atouts, on le compte pour 0.
- L’Excuse, contrairement aux deux autres bouts, ne permet jamais de faire une levée. Elle présente en revanche l’intérêt de demeurer la possession de son détendeur initial (à moins qu’il ne la mène au bout). L’Excuse permet normalement de marquer 4 points : Les 4,5 pts qu’elle représente, mois 0,5 pts pour la carte donnée en compensation au joueur remportant la levée. On la compte cependant pour 7 pts parce qu’elle permet de faire baisser le total de points à réaliser par le preneur.
Evaluation en points des trois bouts :
— 21 : 10 pts
— Petit 4e et moins : 0 pts
— Petit 5e : 6 pts
— Petit 6e : 7 pts
— Petit 7e et plus : 8 pts
— Excuse : 7 pts
2. Les Atouts
Nous avons vu en étudiant les atouts que leur qualité (c’est à dire leur hauteur) est tout aussi importante que leur nombre. Cela n’a rien de surprenant, le phénomène étant identique dans les autres couleurs : s’il est intéressant d’être long dans une couleur, ce qui permet de réaliser des levées de longueur, il est au moins aussi intéressant de posséder les gros honneurs de cette couleur (Roi, Dame et Cavalier), car cela permet de réaliser des levées d’honneurs.
Pour l’évaluation d’une main en atouts, on attribue :
— 2 pts à chaque atout
— +2 points supplémentaires pour chaque gros atout (supérieur ou égal à 16).
— Ajouter également +1 pour chaque atout majeur (gros atout) faisant partie d’une suite.
Ex: 20, 19 et 18 = 3 pts
3. Les Honneurs
Le but du jeu étant de remporter le plus grand nombre de points possibles, il est évidemment favorable de posséder au départ une main lourde en honneurs. Non seulement ces honneurs permettent de réaliser des levées, mais de plus, les points qu’ils représentent ne sont plus à prendre et restent acquis, sauf en cas de coupe ou de capture (ils restent définitivement acquis s’ils ont été mis à l’écart). Dans cette otique, un Roi est évalué à 6 pts, une Dame à 3 pts, un Cavalier à 2 pts et un Valet à 1 pt.
On accorde de plus une bonification de 1 pt pour le Roi et la Dame d’une même couleur : ensemble, ils valent 10 pts et non 9.
— Mariage (Roi + Dame de la même couleur) : 10 pts
— Roi sans Dame : 6 pts
— Dame sans Roi : 3 pts
— Cavalier : 2 pts
— Valet : 1 pts
4. La distribution
Par distribution, on entend la façon dont est distribuée une main, c’est à dire la manière dont les cartes sont réparties entre les différentes couleurs. Des couleurs longues permettent de réaliser des levées de longueur :
- Pour les longues, on attribue une valeur de :
— 5 pts à une longue de plus de 4 cartes et l’on ajoute
— +2 pts pour toute carte supplémentaire au-dessus de la 5e.
Les couleurs longues ne sont pas les seules à avoir de a valeur, les courtes sont également intéressantes, car elles permettent souvent de capturer les points adverses par la coupe. Dans le cas normal, il est cependant impossible d’attribuer des points pour une courte, le Chien pouvant bouleverser cette distribution. Cependant, si un joueur envisage une garde sans le Chien ou une garde contre e Chien, le fait de posséder une couleur courte peut être appréciable :
- Pour les courtes, on attribue alors :
— 5 pts pour une chicane (absence de cartes dans une couleur)
— 3 pts pour un singleton (présence d’une carte seulement dans une couleur)
— 1 pt pour un doubleton (présence de 2 cartes dans une couleur).