A- Le Petit victime et héros
En effet, c’est le plus faible des atouts. Si, comme tous les autres atouts, il peut couper un Roi, il ne peut rivaliser contre aucun de ses congénères : les 20 autres tarots.
Il devient ainsi l’enjeu d’une véritable partie de chasse, d’ailleurs dénommée, « La Chasse au Petit ».
Cependant, s’il est quelquefois la victime, il lui arrive aussi d’être un héros. C’est le cas lorsque son camp arrive à l’emmener « au bout », c’est à dire en gagnant la dernière levée, dont ce Petit fera partie.
B- La Chasse au Petit
1) En attaque
Méfiez-vous de la tentation, demandez-vous toujours si le Petit vous est bien nécessaire.
Si vous possédez déjà un joli jeu, n’allez pas le « casser » en chassant la proie pour l’ombre.
C’est souvent le cas lorsque l’on possède le 21 et l’Excuse. Vous risquez en chassant le Petit d’épuiser vos atouts et ainsi, de ne prendre aucun point (même pas le Petit).
Cas inverse : hypothèse la plus fréquente : vous n’avez qu’un seul Bout. Il est alors intéressant de faire « tomber » le contrat de 51 à 41 points.
Il vous faut pour cela de gros atouts, si possible menés par le 21. Vous commencerez par jouer un petit atout, obligeant vos adversaires — dont le possesseur du Petit — à monter et ainsi vous ferez tomber les gros tarots qui gênaient (c’est ce qu’on appelle jouer « en dessous »). Selon la composition de vos atouts vous pourrez alors jouer vos atouts maîtres.
Toutefois, ne vous entêtez pas — si vous vous apercevez que les atouts adverses sont mal répartis, que le Petit est bien accompagné (qu’il est « long ») ou qu’il est imprenable car des gros tarots placés devant lui le protègent… adoptez une autre stratégie. La souplesse est en effet la clé de la réussite à ce jeu. Souvenez-vous qu’il vous faut, à tout moment, savoir adopter une stratégie nouvelle selon la répartition que le cours du jeu vous amène à découvrir. D’autant plus que l’abandon de la chasse ne signifie pas pour autant que vous ne capturerez pas le Petit.
2) En défense
Si la chasse au Petit du Preneur est théoriquement possible, elle se révèle en fait rarement fructueuse.
En effet, soit :
a) Le Preneur n’a pas le Petit !
Votre stratégie devient alors inutile voire dangereuse. Elle risque de mettre en mauvaise posture le Petit détenu par un de vos partenaires.
b) Le Preneur a bien le Petit.
Pour garder un espoir de lui capturer il faut qu’un des défenseurs soit, au moins au départ, à égalité d’atout avec le preneur et qu’il puisse maintenir cette égalité.
L’expérience vous montrera que ce sera rarement le cas.
C- Le Petit au bout
Le Petit est un Bout qui peut passer d’un camp à l’autre. Il appartient au camp qui a remporté la levée de contenant.
Si le Petit fait partie de la dernière levée :
— On dit qu’il est « au bout ».
— Il appartient au camp qui remporte cette dernière levée (quelque soit le résultat du coup).
Cela entraîne pour ce camp la prime de Petit au bout.
Pourquoi cette prime ?
On récompense ainsi la combativité du joueur qui refuse l’attitude confortable consistant à « sauver » le Petit à la première occasion.
Mais toute médaille a son revers : le Petit peut être capturé au bout par l’adversaire : auquel cas, c’est ce dernier qui bénéficiera de la prime.